Itinéraire

Itinéraire

Tout a commencé quand j’étais enfant, en 1961, j’avais six ans. A la fin de chaque année scolaire, sur mon bulletin de notes était inscrit ‘’ élève dans la lune, peut mieux faire’’. J’ai eu du mal à faire comprendre que je n’y étais pour rien à mes parents, et j’ai eu moi-même du mal à l’accepter. Ma consolation était la charge honorifique dont m’avait investie la maitresse : décorer le tableau noir de beaux dessins pour la fête de Noël et voir mes dessins accrochés toujours en première place.

Il faut dire aussi qu’étant d’un naturel plutôt intériorisé et d’une grande sensibilité, le dessin et la peinture ont toujours été pour moi des moyens d’expression privilégiés. Si j’avais pu devenir danseuse, c’est avec mon corps que j’aurais exprimé mes passions, mes émotions, mais cela n’étant pas possible dans la campagne aveyronnaise de mon enfance, c’est à travers mes crayons et mes pinceaux que j’ai trouvé la joie et la liberté de m’exprimer, de rêver et d’imaginer, celles aussi d’admirer la nature, les arbres, les saisons en laissant grandir en moi un sentiment d’absolu émerveillement devant la beauté.

Ceci dit, il a bien fallu se rendre à l’évidence, je n’étais vraiment bonne ni en maths, ni en physique et moyenne, malgré tout, en français. Ma voie était donc tracée et c’est à l’Université d’Arts plastiques de Paris I qu’elle a débuté. Que dire de ces études, sinon qu’elles m’ont mises sur la voie qui a engendré des rencontres, des apprentissages, des responsabilités, et surtout une ouverture d’esprit sur toutes les formes d’art : tapisserie, musique, poésie, littérature, peinture, etc. Dans les musées j’ai admiré les peintres appelés Fauves : Bonnard, Vlaminck, Derain et mes préférés parmi tous Rembrandt et Chardin. Il y en a tant que j’ai aimé: Monet, Burne- Jones et les Symbolistes, Gaudi, Modigliani.

Je me suis intéressée à la peinture contemporaine plus tard, au fil de mon évolution, en découvrant Joan Mitchell, Arlette Le More, Antoni Clavé, Rebeyrolle, Barcello, Joël Dabin, Nicolas de Stael, Rothko.

La vie d’artiste n’est pas rose tous les jours, mais en général les artistes n’étant pas tous très attachés à la réussite matérielle, ce qui est mon cas, le fait d’avoir un autre métier donne la liberté de peindre comme on veut, quand on veut et de rester libre. C’est pourquoi depuis longtemps j’anime des ateliers d’art.

Maintenant, ayant la grande chance de voyager pour la peinture, j’accompagne des groupes allant peindre dans des pays étrangers. De mon voyage au Sri Lanka, en 2006, j’ai rapporté plein de couleurs « dans les yeux » que j’ai essayé de traduire dans ma peinture, ce qui a renouvelé mon travail et la recherche de nouvelles couleurs. Depuis mon voyage en Chine, en 2008, je suis plus attachée à traduire le contraste entre le clair et le foncé, l’ombre et la lumière. Ce n’est pas pour rien que les chinois ont inventé l’encre ….de Chine. Les quelques semaines passées au Kerala en Inde du Sud m’ont éblouie par la variété des couleurs et la palette absolue dans son étincelante étendue.

Ce que je cherche dans la peinture, c’est avant tout d’être moi-même. J’espère sincèrement exprimer aussi cette part commune à tous les humains, le gout de la beauté, la paix, l’élan vers le haut en étant consciente que je touche là à un mystère.

Marie line Montécot

Octobre 2012